La maladie de Lyme

17 Août 2022 | News

« Welcome to Lyme Wars » s’appelle l’introduction du livre de S. Buhner. La maladie de Lyme est devenue un sujet pris dans une guerre des opinions et des critiques. Il y a des scientifiques adhérents de la pensée que les symptômes chroniques et peu spécifiques se développant chez certaines personnes ne sont aucunement liés à la piqûre d’insecte dans le passé. Il y a ceux qui ont généré les informations peu scientifiques sur la maladie et sa prise en charge en voulant dénoncer le manque d’information du monde médical conventionnel.

Malheureusement, les extrêmes font souvent oublier ceux au milieu – médecins et chercheurs qui font leur travail de recherche et de remise en question scientifique dans le but d’aider leur patients, et non pas dans le but d’une reconnaissance particulière ni d’avoir raison.

Les connaissances conventionnelles de cette maladie sont extrêmement limitées et les traitements déclarés « basés sur évidence » sont majoritairement basés sur les opinions des chercheurs (1).

Cet article représentent les informations que j’ai recueilli à ce jour suite à mes recherches, formations et lectures et que je souhaite présenter au grand public, aux patients. Il est là pour faciliter la compréhension de cette complexe maladie. Pour ceux qui souhaitent se renseigner davantage, notamment les professionnels de santé, j’ai inclus les livres conseillés dans les sources. Ces livres contiennent des travaux des chercheurs avec plusieurs dizaines d’années d’expérience et regroupent plusieurs milliers de sources scientifiques.

LES MÉCONNAISSANCES

Pour ceux qui ont remarqué que j’ai dit piqûre « d’insecte »  et non pas de « tique » : vos réflexions sont correctes. Depuis les années 1990 il est connu que la maladie de Lyme n’est pas uniquement transmise par la bactérie la Borrelia avec ses sous-types différents. Elle peut également être transmise par la piqûre d’autres insectes (2,3). La transmission interhumaine est également connue – par la voie urinaire, sexuelle et lors d’une grossesse.

Pourtant il existe encore aujourd’hui une croyance bien répandue dans le monde médical que le Lyme se transmets uniquement dans les territoires précis par les tiques.

Il y a un an, lors de mes formations et mes recherches, j’ai vécu cette découverte surprise, pourtant bien documentée dans la littérature scientifique. J’étais surprise d’apprendre que la fameuse rougeur typique d’un Lyme aigu suite à la piqûre d’une tique infectée ne se présente que chez 1/3 des personnes infectés (et non pas chez 95% des infectés comme le dit la HAS (5)). Que plus d’un tiers de ceux traités par les antibiotiques lors de ce premier stade vont rechuter, nécessitant un deuxième tour d’antibiotiques, voire un troisième. Que le temps de transmission de la bactérie par la piqûre est plus rapide que les premières recherches indiquaient (pour une tique ce serait plutôt 12 à 16h au lieu de 48, plus rapide encore si la transmission est par un autre insecte).

Et quid à ceux qui n’ont jamais eu ou vu cette rougeur? Qui ont été piqués par un autre insecte? Ou qui se sont infecté par leur conjoint de l’époque? Qui, malgré un traitement antibiotique lourds, vont toujours mal?

Y A-T-IL VRAIMENT PLUS DE LYME QU’AVANT?

Réponse courte : oui.

Réponse longue : les principales hypothèses pour expliquer l’augmentation rapide du nombre des personnes infectées sont toutes liées à la maltraitance de notre planète:

  • la diminution jusqu’à l’extinction des prédateurs qui mangeait les cerfs, les rongeurs et autres petits et grands animaux couramment infectés par la borrelia
  • l’utilisation massive des pesticides qui a tué un grand nombre d’insectes qui se nourrissait des larves des tiques
  • l’intrusion dans les forêts par les humains et déforestation pour créer davantage d’espace d’habitat pour les humains
  • l’augmentation de la densité de la population partout au monde à un rythme rapide
  • affaiblissement du système immunitaire dans les populations dû à un mode de vie malsain et l’utilisation de nombreux toxiques (pesticides, perturbateurs endocriniens,..)

Le « surdiagnostic » ne semble pas être une cause tangible. Au contraire, on pense que le nombre de personnes infectées soit au moins 10x plus élevé que les autorités l’estiment.

DIAGNOSTIQUER

La grande difficulté de la Borreliose de Lyme est dans son diagnostic. Chaque médecin sait qu’une sérologie négative de Lyme ne l’exclut pas et que nous n’avons pas de test fiable à notre disponibilité aujourd’hui (4). Et pourtant, avoir un test négatif suffit pour la plupart des médecins d’abandonner les recherches de la maladie de Lyme – comme conseillé par la HAS (5).

Puisque la bactérie attaque les tissus contenant le collagène, les symptômes peuvent varier énormément d’une personne à l’autre selon l’organe atteint. Le collagène est présent dans les articulations, dans le coeur, dans la peau, dans le cerveau, dans la myéline (tissu autour de chaque nerf) et autres organes. Ainsi la présentation « classique » des douleurs articulaires ne sera pas classique chez toutes personnes infectées. Une fausse diagnose d’une autre maladie que le Lyme est aussi fréquente : migraines, fibromyalgie, Alzheimer, sclérose en plaque, une maladie psychiatrique et beaucoup d’autres.

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Au stade aigu, la maladie de Lyme peut se présenter comme une petite grippe ou même presque pas de symptômes. Environ 1/3 des personnes ayant été piqués par une tique infectée présenteront une rougeur typique autour de l’endroit de la piqûre.

Les personnes bien diagnostiqués à ce stade bénéficieront d’un traitement antibiotiques. Pour beaucoup d’entre eux, ce traitement sera efficace. Mais pour d’autres le Lyme va devenir chronique. On distingue deux mécanismes.

D’abord, il y a ceux où les antibiothérapies élimineront la bactérie avec succès mais le dommage réalisé sur le tissu collagéneux persiste ou a déclenché un processus auto-immun. Ces personnes nécessitent une aide à la réparation des tissus ainsi qu’au éliquibre du système immunitaire. Ce n’est donc plus vraiment la maladie de Lyme mais un syndrome post-Lyme.

L’autre groupe sont les personnes qui présentent toujours les bactéries ou des fragments de bactéries malgré le traitement antibiotique adapté (voire plusieurs traitements antibiotiques). Dans la littérature actuelle on parle d’1% d’échec suite antibiothérapie. Un pour-cent est peu par rapport aux réussites mais représente beaucoup en nombre final : en France ce sont des milliers des gens. Rappel : on parle uniquement de ceux diagnostiqués et traités. Il y a encore plus de ceux d’entre bous qui n’ont pas été diagnostiqués.

Une autre difficulté est dans la méconnaissance des co-infections, transmis par la même piqûre, en même temps que le Lyme. Parmis les plus fréquentes et étudiées il y a les bactéries et des parasites de babésia, chlamydia, bartonella et mycoplasmes. Ces co-infections peuvent présenter quelques similitudes avec la borreliose de Lyme mais ils nécessitent un traitement différent.

TRAITEMENT

Une croyance répandue actuellement dans le monde médical est qu’il y a un bon traitement pour la maladie de Lyme, c’est-à-dire une cure d’antibiotiques « adaptés » de maximum 28 jours. Cependant c’est faux.

Il existent de nombreux protocoles et chacun parmi eux aidera une partie des patients mais jamais tous. Même les protocoles de Buhner, parmi les plus recherchés et appliqués depuis plus de 25 ans, n’aiderons pas 100% de gens et il le répète lui-même à plusieurs reprises (6). Si vous avez suivi une cure ou un protocole et les symptômes ne sont pas complètement en rémission, cela ne veut surtout pas dire que vous êtes au bout de traitement.

J’ai entendu des patients me raconter que les soignants leur disaient que les symptômes restants seraient dûs à l’épuisement, à l’usure du corps, à la perturbation non récupérable de leur système immunitaire, à leur autres maladies, et autres… L’épuisement se récupère, l’usure se répare, un système biologique se redémarre et s’équilibre, les autres maladies se soignent. Pour beaucoup la maladie de Lyme est vite réglée. Mais pour d’autres c’est un long voyage, et vous avez le droit de changer le guide plusieurs fois.

Ceci n’est pas à cause du guide, c’est à dire du soignant qui vous accompagnait. Ce fait est dû à la fabuleuse capacité des Borrelia de changer leur fonctionnement, leur structure génétique et même leur présentation d’un hôte à l’autre. Les Borrelias sont très intelligentes et s’adaptent à toute condition. Ainsi 2 personnes différentes peuvent avoir besoin d’une approche différente, même si leur symptômes se ressemblent.

Certains patients seront aidés uniquement par un traitement antibiotique mais pour la plupart, la phytothérapie sera plus efficace. Elle peut être en complément d’antibiotique ou pas.

Pourquoi? Probablement parce que les plantes connaissent la Borrelia depuis plus longtemps que nous les humains et les plantes sont bien plus sophistiqués que n’importe quel antibiotique, notamment pour le soin des maladies chroniques. Elle travaillent souvent en synergies et auront plusieurs effets sur la bactérie et l’humain infecté.

Un protocole complet visera à calmer le processus inflammatoire, tuer la bactérie, restaurer un système immunitaire efficace, réparer les structure collagéneuses et les organes les plus attaqués (notamment le cerveau). Un tel protocole contiendra un mixe de traitement efficaces, au mieux pour plusieurs points au même temps et durera entre 3 et 18 mois..

Si vous avez suivi un tel protocole et les symptômes ne sont pas en complète rémission, il vous en faut un autre. Pour citer S. Buhner: « Ceux qui prétendent que la Borreliose de Lyme devrait être guérie avec un seul traitement «standard » n’ont rien compris au fonctionnement des Borrelia ».

Sources et livres conseillés (*):

1/ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21220656/

2/ Luger SW. Lyme disease transmitted by a biting fly. N Engl J Med 1990 ; 322 : 1752

3/ https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4615-2415-1_8

4/ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4258916/

5/ https://www.has-sante.fr/jcms/pprd_2974195/fr/borreliose-de-lyme-comment-diagnostiquer-soigner

6*/ Stephen Harrod Buhner, Healing Lyme, 2e édition, Raven Press, 2015

Autres livres conseillés :

Les livres de Stephen Buhner sur les coinfections de Lyme

« Chronic » par Dr Steven Phillips

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